À force de solitude, j’ai acquis l’art de la mer






à force de solitude
j’ai acquis l’art de la mer
sous toutes les latitudes
je trompe les vents amers

à force de solitude
la grisaille le jour vert
j’ai appris la mansuétude
j’absous à tort à travers

je pardonne au médiatique
à l'important au gagneur
à la guerrière égotique
qui m’a défoncé le coeur

(aussi pardonné à celle
qui s'amusant comme au bal
d’une gifle de son aile
me fit pourtant tant de mal)

j'ai appris
à monter tout seul
à chanter tout seul
à aimer tout seul

dans la montagne stérile
choisi la voie difficile
respirer seul comme un grand
le désert m'est comme un gant
appris à forcer les lignes
leur faire entendre passion
oui ma chanson est ma vigne
mon silence est ma maison

ne me cherchez plus en ville
je suis ailleurs pour longtemps
je reviendrai comme une île
vers vous à chaque printemps

l'île ne vieillit jamais
dans un vers l'île qui dort
renaît encore et encore
et vous dit : je vous aimais         

Ce qui reste, ce qui vient